4 juin 2025

4 juin 2025

Le fléau d’Excel dans l’immobilier : un outil pratique devenu un frein stratégique

Aujourd’hui dans une grande majorité d’entreprises, Excel a été l’outil par défaut pour gérer les données immobilières. Mais cette simplicité masque des limites structurelles...

Pendant longtemps – et encore aujourd’hui dans une grande majorité d’entreprises – Excel a été l’outil par défaut pour gérer les données immobilières : inventaires techniques, plans de maintenance, reporting de charges, suivi de consommation, liste des équipements ou encore prévisionnel d’investissement.

Il faut dire qu’Excel est puissant, accessible, souple, universel. Tout le monde sait l’ouvrir, le modifier, y ajouter une formule, créer un tableau croisé dynamique. Mais cette simplicité apparente masque des limites structurelles profondes, qui deviennent de véritables obstacles à l’échelle d’un parc immobilier complexe.

Excel dans l’immobilier : pourquoi c’est encore utilisé

Avant de pointer ses limites, reconnaissons ce qui fait encore le succès d’Excel dans les métiers immobiliers :

  • Facilité d’accès : pas besoin de formation ou d’abonnement SaaS, l’outil est souvent déjà installé.

  • Souplesse de modélisation : tout type de tableau, de matrice ou de simulation peut y être construit à la volée.

  • Usage transversal : gestionnaires, financiers, techniques, tous parlent le langage du fichier Excel.

  • Réactivité : on peut faire un tableau ou un reporting en quelques minutes pour une réunion.

Excel a donc accompagné pendant des décennies la structuration progressive des données immobilières. Mais ce qui a fait sa force est aussi aujourd’hui sa faiblesse.

Les limites d’Excel face à la complexité du patrimoine immobilier

1. Pas de versionning fiable

Combien de fois un fichier "Inventaire_bâtiments_vFinal_DEF2_OK.xlsx" a circulé en parallèle de trois autres versions différentes ?

Excel ne gère ni l’historique, ni les modifications, ni les contributions multiples. Cela engendre des erreurs de données critiques, des oublis de mise à jour, et une perte de traçabilité totale.

2. Risques élevés de perte ou d’écrasement de données

Un fichier mal enregistré, un lien cassé, une cellule supprimée, et l’information est perdue. Il n’y a pas de sécurité applicative dans Excel, pas de rôles utilisateurs, pas de sauvegarde automatisée.

3. Donnée non interopérable

Un fichier Excel ne "parle" pas aux autres systèmes. Il ne se connecte ni à une GMAO, ni à un outil de BIM, ni à un ERP, sauf en bricolant des macros ou des exports manuels. Résultat : des silos de données se créent, impossibles à exploiter de manière fluide ou en temps réel.

4. Pas de dynamique à l’échelle du parc

Une feuille Excel peut gérer un bâtiment. Peut-être deux. Mais lorsque l’on gère 100 bâtiments, 10 000 équipements, 15 ans de données, Excel atteint rapidement ses limites en termes de performances, de lisibilité et de structure.

5. Pas de collaboration fluide

Excel n’est pas conçu pour le travail d’équipe en simultané. Les allers-retours par email, les partages réseau ou les copies locales créent des décalages, des pertes d’informations, et parfois des décisions prises sur une base obsolète.

Pourquoi Excel persiste malgré tout dans l’immobilier ?

La résistance au changement est une réalité. Excel continue d’être utilisé parce que :

  • Les équipes y sont formées, depuis des années ;

  • Les directions n’ont pas toujours identifié d’alternative claire et accessible ;

  • Certains projets de digitalisation ont échoué faute d’appropriation ou de ROI clair ;

  • Les fichiers Excel sont souvent le seul "référentiel" disponible.

Autrement dit, Excel est le symptôme d’une absence d’outillage métier adapté ou adopté.

L’émergence des PropTech : vers une gestion structurée, connectée, et collaborative

Face à ces limites, une nouvelle génération de solutions – les PropTech – vient répondre aux besoins spécifiques des acteurs de l’immobilier, avec des outils pensés pour :

  • Structurer les données techniques : équipements, surfaces, contrats, diagnostics, etc.

  • Automatiser les mises à jour et synchroniser les sources (IoT, audits, terrain…)

  • Travailler en équipe, en mobilité, avec des interfaces simples et sécurisées

  • Piloter à l’échelle du parc, et non plus bâtiment par bâtiment

  • Se connecter aux autres briques SI (GMAO, ERP, plateforme ESG…)

Ces outils permettent d’aller au-delà du tableur, en apportant visibilité, continuité, traçabilité et performance opérationnelle.

Conclusion : Excel, un outil qui a rendu service, mais qui freine la gestion patrimoniale moderne

Excel a permis de poser les premières briques de la donnée immobilière. Mais aujourd’hui, il ne permet plus d’en tirer de la valeur à l’échelle d’un parc, d’un plan pluriannuel, ou d’une stratégie ESG.

Pour piloter efficacement ses actifs, répondre aux obligations réglementaires, planifier les investissements, et industrialiser les audits, il faut des outils conçus pour l’immobilier, interopérables, scalables et collaboratifs.

Excel ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Mais il est temps de le remettre à sa juste place : un outil d’appoint, pas un système d’information.

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